Le combat de Matsoua
LE COMBAT DE MATSOUA
«La lutte de MATSOUA n’est pas du passé tant que la problématique de la dignité de l’Africain sera toujours à l’ordre du jour. Le projet de liberté et d’indépendance qu’il prônait au risque de sa vie, de la vie de ses compagnons et des populations entières bannies, constitue toujours une archive vivante pour les générations actuelles» ( MATONDO KUBU TURE ).
« Ce qui a fondé aussi le combat de MATSOUA, c’est bien le sens de l’honneur: l’inflexibilité devant la tyrannie ( et toute les tyrannies); l’intégrité morale, le rejet de la collaboration avec l’oppresseur, la constance devant le serment de servir la patrie et non les oligarchies-liges, la force de ne jamais trafiquer sa foi, le refus des faveurs personnelles au détriment du bien commun, autant de valeurs cardinales qui, sans elle, rien de décisif ne se bâtit sur la terre des hommes. Le but de MATSOUA était d’institutionnaliser ces valeurs-là dans nos structures mentales. Le combat de MATSOUA était une institution de l’honneur qui avait horreur de la duplicité et de la couardise. C’est la façon initiatique qu’il nous lègue » ( MATONDO KUBU TURE ).
MATSOUA proclamait que son association visait à supprimer le Code de l’indigénat introduit dans les colonies africaines dès 1840 et qui réduisait le Noir à l’état d’infériorité, à la chosification. En 1926 et en 1937, MATSOUA se posait en pape du panafricanisme politique. Un panafricanisme plein parce que dépassant le cadre nommé de l’A.E.F.
MATSOUA déclara à l’administration coloniale: « je combats la domination. Je lutte pour légalité, pour notre émancipation en tant qu’individus et en tant que peuple. L’aspiration que nous représentons est partagée par l’esemble de notre peuple. La répression que vous avez cru avoir développée contre L’AMICALE n’a pas réussi à décourager le peuple considéré. Bien au contraire! Elle a provoqué un radicalisme de notre mouvement. Nos villages connaissent des saccages incessants. Et cependant, on ne note aucun signe de défection au sein de notre peuple. Certains de mes compagnons de lutte ont été exécutés sommairement, je veux parler de M’BIEMO, MILONGO, M’BEMBA et tant d’autres. Mais notre combativité, l’adhésion populaire à notre opposition. Se sont accentuées. Tout cela devrait vous faire réfléchir » (Côme MANKASSA)
Pierre MANTOT
Président de l’AMICALE